le coeur cousu....moments magiques.

Publié le par cmoigalou

51oID40Pk4L. SL500 AA300Le Coeur cousu » pourrait n'être qu'une simple chronique familiale de la fin du XIXe siècle. Mais « Le Cœur cousu » sera un conte, une épopée imprégnée de réalisme magique.
Soledad raconte ici l'histoire de sa mère, Frasquita Carasco, née dans un village espagnol à la fin du XIXe siècle. Dans un milieu pauvre où superstitions, rumeurs et religion s'assemblent. Frasquita a hérité de dons de guérisseuse. Plus mystérieux encore elle possède aussi un talent magique, celui de donner l'apparence de la vie à tout ce qu'elle coud.
Des fleurs de tissu créées pour une robe de mariée ont si vivantes qu'elles peuvent faner sous les regards jaloux des villageoises ; un éventail reproduit avec une telle perfection les ailes d'un papillon qu'il s'envolera par la fenêtre ; un cœur de soie bridée qui palpite en pleine procession… Chacun des six enfants de Frasquita possède lui aussi un don. Soledad, donc, a un don.
Un jour, son mari joue Frasquita dans un combat de coqs, et la perd. Plutôt que d'accepter son sort, la femme quitte tout. Sauf ses enfants, qui la suivent. Réprouvée par le village pour cette fuite, elle est condamnée à l'errance à travers l'Andalousie que les révoltes paysannes mettent à feu et à sang. Elle croisera la route -et la vie- de la révolte anarchiste d'alors. Elle mettra ses talents de brodeuse au service d'un jeune révolutionnaire, Salvador, en recousant son visage lacéré par l'ennemi.
Proclamée chirurgienne de l'insurrection, Frasquita veille sur le guérillero et ses enfants. Perdue aux jeux, Frasquita gagne la vie. Sa vie. Qui prend un élan inattendu. Car d'évènements en rebondissements, Frasquita et ses enfants, après avoir traversé l'Andalousie, arrivent en Algérie.
Une quête féminine mais aussi politique, inspirée de la famille de l'auteur
Pour unir les dimensions quasi ésotériques de son récit aux thèmes de l'identité féminine et politique dans l'Europe méditerranéenne d'alors, Carole Martinez s'est donné les moyens d'une langue puissamment tragique, désespérée, aux accents néanmoins superstitieux.
Une langue qui allie les aspects magiques (ce que Frasquita coud vit), féminins (une fille qui raconte sa mère, et de fait nous montre les traces laissées par cette dernière) et politiques (les révoltes paysannes) de son histoire.
 » Son » histoire, à double titre. Carole Martinez avoue en effet que « Le Coeur cousu » n'est ni plus ni moins que l'histoire de ses propres ancêtres.
Ce premier roman est une des très belles découvertes du roman français cette année. Un récit à plusieurs niveaux et à plusieurs thèmes. Un récit cousu, élégant, discret dans l'hommage et intelligent dans la puissance.

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M
Tout ce que tu dis donne très envie de le lire...merci.<br /> Bisous.
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C
<br /> <br /> vraiment un livre magnifique, j'ai adoré. Je t' appelle cette semaine. Biz<br /> <br /> <br /> <br />